Ton-Chan le glouton – Shigeru HATSUYAMA – 2021 – Ed. Ypsilon

Quatrième de couverture

Voici une pépite de la ­littérature japonaise pour enfants publiée au début de l’ère Showa, période très particulière de l’histoire du Japon à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Un livre déroutant, pour petits et grands, au ton surréaliste, que certains qualifieraient d’absurde, mais ne nous y trompons pas. De courtes scènes racontent l’histoire de Ton-chan, un petit cochon. Un jour il mange des détritus, un autre il engloutit du charbon, avale de l’eau savonneuse, dévore une balle… Ton‑chan mange tout ce qu’il voit, c’est sa raison d’être. D’ailleurs, l’histoire commence lorsque son amie la petite fille lui demande ce qu’il aime le plus au monde, à quoi il répond : c’est quand je peux manger que je suis le plus heureux.

Chronique

C’est un bijou de la littérature japonaise que je souhaiterai vous présenter. Il s’agit d’un ancien conte narré d’une manière incroyable. L’histoire d’un petit cochon nommé Ton Chan. Il n’est pas comme les autres cochons. Il est si gourmand qu’il mange tout ce qu’il trouve. Il n’est jamais rassasié. Quand son amie, la petite fille, lui demande ce qu’il aime, ce qui le rend heureux, il lui répond que son bonheur c’est de manger. Oh oui, il a bien  raison, Ton-Chan: nourriture, charbon, etc, tout y passe. A tel point qu’il grossit beaucoup et fait peur à son amie, la petite fille. Durant sa quête de nourriture, il rencontre différents personnages, des animaux, des arbres, des objets, et même sa mère. Tous sont étonnés de sa capacité à manger tout ce qu’il trouve. Un vrai glouton. Comment se terminera ce conte? Que fera ce glouton? Que lui arrivera t-il? 

L’auteur est né au au dix-neuvième siècle. il apprend les techniques de dessin en créant des motifs sur les kimonos. Il améliore sa technique avec l’ouverture du Japon à l’Occident. Ce qui explique ses croquis qui rappellent des estampes. Chaque chapitre a une couleur différente qui illustre une histoire. Ce conte est aussi bien adapté aux enfants qu’aux adultes. Ce petit trésor de la littérature japonaise a une particularité: il se lit comme tous les livres japonais, de droite à gauche. Il faut l’ouvrir du côté de la quatrième de couverture. Ce qui m’a un peu déroutée au début. Paru en 1937, ce conte « Taberu Ton Chan » illustre l’introduction de la viande de porc dans la nourriture japonaise. Le récit se déroule comme un poème illustré. C’est une superbe découverte.

Note 18/20

9782356541062    Editions Ypsilon   80 p.    20€

Laisser un commentaire