L’odyssée de Livia – Laura IAPADRE – 2021 – Ed. Le Chant des voyelles

Quatrième de couverture

«Ma vie, c’est celle d’une immigrée ballottée entre deux terres, perdue entre deux mondes, ni tout à fait quelque part, ni jamais totalement ailleurs», dit Livia. C’est à l’école qu’elle a connu l’histoire d’Ulysse et de son odyssée.
Petite, elle doit marcher des heures dans les montagnes des Abruzzes, avec son âne et le fromage de brebis de sa famille, pour le vendre à la ville la plus proche. Mariée à un maçon qui travaille en Allemagne, puis en France, elle reste longtemps sans nouvelles de lui. Arrivée à Paris, elle est couturière, concierge, femme de ménage dans un hôtel et retrouve la communauté des ritals, des spaghettis, tout en rêvant toujours de revenir au pays. Aujourd’hui, âgée et s’exprimant par onomatopées à cause d’un AVC, elle se remémore les épisodes rocambolesques de sa vie, ainsi que le visage d’une belle Angelina dont elle cherchera longtemps la mystérieuse identité.

Chronique

La migration. Un phénomène naturel chez l’humain. Depuis la nuit des temps, ce dernier s’est toujours emparé de son bâton de marche, et, avançant d’un pas après l’autre, est allé à la découverte de nouveaux endroits, de nouveaux peuples. Livia, du fond de son lit d’hôpital, de sa salle de rééducation, revient sur cette migration qui lui fit quitter son village des Abruzzes pour la lointaine France. Un voyage et une vie en dents de scie, qui ne lui fit jamais perdre cet amour de sa terre de naissance.

« Une vie de misère, de poussière et de faim« . Tels sont les premiers souvenirs d’enfance de Livia. Puis vint son mariage et cette obligation de rejoindre son mari à l’étranger. Plus facile à dire qu’à faire. C’est une dame âgée qui, aujourd’hui, se remémore sa vie d’immigrée en France. Ses rêves, ses actions, ses enfants. Une vie de dur labeur. Elle n’a connu que cela. Une vie où la futilité n’avait pas sa place. Les rêves non plus. Il fallait savoir rester à sa place. Se contenter de ce que l’on était ou de ce que l’on avait. Une vie humble et honnête dans laquelle ses enfants ont grandi. Une vie qui cachait un terrible secret relatif à sa mère agonisante.

Nous sommes au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Aux alentours des années soixante, et bien après. Nous découvrons la situation des immigrés italiens arrivés pour reconstruire la France. Une situation guère enviable, faite de labeur, de labeur et encore de labeur. Les changements arrivent rapidement avec la nouvelle génération ayant grandi dans ce pays où, bien malgré eux, les parents sont restés. C’est une histoire empreinte de réalisme, de tendresse et d’humanité que nous découvrons au fil des pages. Une histoire humaine toute en sobriété.

Note 17/20

9782490580118    Ed. Le chant des voyelles    136 p.    15€

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