Quatrième de couverture
Parce que certains voyages font reculer les obstacles, Estelle et Simon partent en Polynésie, avec l’espoir d’y adopter un bébé. C’est sur l’atoll de Rangiroa, en plein Pacifique sud, que les conduit leur quête incertaine. Aux deux visiteurs, l’aventure dévoile un surprenant archipel de femmes. Un relais de contacts tissés avec la conviction que recevoir un enfant rapproche des existences que tout séparait au départ. Un parcours initiatique où apparaissent au grand jour des doutes et des peurs, mais aussi des aspirations cachées, mises à nu par les épreuves et les rencontres.
Mon Avis
Dans certaines contrées, il existe des traditions difficilement comprises en occident. Celle de l’adoption en est une. Simon et Estelle, deux métropolitains, se rendent en Polynésie française, pour adopter un enfant. Après avoir testé toutes les solutions scientifiques, ils se sont tournés vers l’adoption. Sur l’île où ils se trouvent, le don d’enfant est une tradition séculaire. Il faut l’accord de la future mère, de son compagnon et de la grand-mère maternelle. Cependant, ce don se fait dans la famille et tout le monde veille sur l’éducation de l’enfant. Il est très rare que l’enfant soit remis à un étranger. Ce jeune couple métropolitain a t-il raison de penser qu’ils trouveront leur bonheur en Polynésie? Doivent-ils se laisser miner par le doute?
Le Fa’a’amu, l’adoption à la polynésienne, est une histoire de femmes. Simon et Estelle arpentent quotidiennement leur île pour faire connaissance avec la population et pouvoir parler de leur désir d’enfant. Ils doivent être attentifs aux arnaques qui sévissent beaucoup. Heureusement, ils se sont fait des amis dans l’île. Cela facilitera t-il leur recherche? Nous découvrons une tradition qui date de Mathusalem. On « donne bébé » comme on offre son amitié, son cœur, un cadeau des plus précieux. Alors le vent, par le biais des grandes feuilles, envoie le message à toutes ces femmes qui font et sont la force de leur atoll. La messe est dite, il ne reste plus qu’à attendre.
Cette quête d’enfant pousse Estelle et son mari, Simon à aller au bout d’eux-mêmes. Les déceptions, l’espoir, la fatigue et surtout la patience deviennent leur quotidien. Ils les font avancer dans leur vie. Dans leurs choix. Il faut juste laisser le temps au temps. Très difficile pour des métropolitains pour qui chaque minute est comptée. Comment faire comprendre l’urgence pour ce couple qui a attendu pendant une décennie? Vivre au rythme des marées et des pêches sur le lagon, n’est pas leur priorité. Mais ils n’ont pas le choix. Ils sont allés de déception en déception. Les mânes n’ont pas l’air d’approuver leur désir d’adoption. Leur moral est comme les vagues de l’océan qui vont et viennent au gré des courants, des marées. Pourtant, il suffirait d’un tout petit miracle.
9782140276736 Ed. L’harmattan Coll. Rue Des Ecoles 238 p. 21,50€
Les chroniques de Lee Ham 