Dernier printemps à Paris – Jelena Bacic Alimpic – 2019 – Serge Safran Ed.

Quatrième de couverture

Pianiste de talent reconvertie dans le journalisme, avec une vie de couple qui bat de l’aile, Olga part en reportage à Toulon. Elle doit y recueillir le témoignage d’une vieille femme russe pensionnaire depuis longtemps d’un sanatorium. Cette Maria Koltchak, qu’on dit folle, affirme être une ancienne détenue du goulag stalinien et désire se confier avant de mourir. Au fil des entretiens, Olga est happée malgré elle par son histoire poignante. On assiste à une tragédie familiale sur fond d’histoire de l’URSS. Aidée par le directeur de l’hôpital, Olga tente de renouer chacun des fils d’un récit palpitant marqué par les trahisons et l’espoir. Elle remonte avec Maria dans les profondeurs de ses souvenirs, notamment celui de la recherche de sa fille disparue. A travers ses yeux, la jeune femme découvre Moscou, la Sibérie, elle retourne là où tout a commencé, lors du dernier printemps à Paris…

Chronique

Une illusion de couple. Des choix professionnels différents. Un couple pour qui la routine devient pénible. Un couple pour qui le quotidien est à peine supportable. Est-ce la raison pour laquelle Olga se jette à corps perdu dans ce récit horriblement magnifique? Un récit qui éveille sa curiosité et remplit le vide de sa vie. Une excursion dans le monde soviétique de Staline. Une excursion dans une famille en souffrance. Une longue descente en enfer dans une Union Soviétique en pleine Révolution. Un amour maudit scellé dans l’obscurantisme. La bonne foi. L’innocence. L’ignorance.

Dernier printemps à Paris nous emporte dans un monde où la souffrance, la trahison,  sont écrites en lettres d’or glacé sur le destin  des hommes qui les subissent. Il nous offre un regard obscurément éclairé sur les actions de Staline et de ses sbires. Un monde où la force morale, la dignité, la bonne foi sont foulés au pied. Piétinés par des hommes qui n’ont aucun scrupule pour imposer leurs idées. Maria connaitra l’horreur, la peur, le désespoir. Mais elle se relèvera. Elle fera tout pour transmettre. Pour que nul n’ignore. Pour témoigner. Pour ne pas taire au monde une période noire de sa vie, de son pays. Comment des êtres humains ont-ils pu se comporter ainsi? Comment ont-ils pu faire fi de l’humanité?

Dernier printemps à Paris est un cri de colère. Un cri de douloureuse surprise. Un cri qui ne laisse personne indifférent. C’est un cri, un hurlement sur l’injustice, la trahison, la bassesse humaine. C’est un cri qui dérange la tranquillité des bien pensants. C’est un cri de résilience après un dernier printemps à Paris.

Note 18/20

9791097594251   Editions Serge Safran    336 p.    23,50€

 

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