La femme de Beyrouth – Déborah Fotzé – 2018 – 5 Sens Ed.

Quatrième de couverture

Siham, l’héroïne du roman La Femme de Beyrouth, est une jeune Libanaise. Elle est née en 1943 dans la vallée de la Bekaa au Liban, elle est l’aînée d’une famille de dix enfants. Son père a fait fortune en Afrique et sa mère s’est consacrée à l’éducation des enfants. La famille de Siham est chrétienne maronite, elle vit dans la vallée jusqu’à ses 18 ans et y reçoit une éducation très sérieuse. Elle aime aller à l’école et se faire des amis dans ce pays en paix. Elle sera assassinée à l’âge de 30 ans dans les années 70 au début de la guerre civile. Elle aura eu une petite fille, qu’elle verra grandir jusqu’à ses 3 ans ; Rémy. Même morte l’âme de Siham erre, elle cherche à savoir, observe la vie de son enfant et de son pays qui entrera finalement en guerre. Si Siham avait survécu, elle n’aurait jamais cherché à se venger. Elle aurait simplement voulu voir son enfant grandir, savoir ce qui va arriver à son pays. Elle aurait aimé savoir ce que ce sera d’être une femme au Liban dans 20 ans. C’est pour cela qu’elle reste, que son âme vagabonde ; quand son enfant sera prêt, elle repartira. Avec pour toile de fond la guerre et l’Histoire du Liban, ce roman est avant tout une histoire de femmes, un roman féministe qui ne revendique rien.

Chronique

Siham vit heureuse dans la vallée de la Bekaa au Liban. Elle grandit entre une mère consciencieuse et un père travailleur. Comme tout le monde, elle grandit, fait des études et se marie. Tout se passe bien jusqu’au drame. Un grand drame: Elle meurt et son âme reste sur terre.

Siham noous raconte sa vie de femme. D’épouse. De mère. Pas facile de mêler sa vie professionnelle et sa vie personnelle. Du moins, du point de vue de son époux. Elle raconte sa  mort. Que deviendra sa fille? Que réserve l’avenir à cette dernière? Siham ne peut plus la protéger. Mais, elle veut savoir. Malgré son meurtre. Malgré l’indifférence de son veuf de mari.

Siham est la porte-parole des femmes victimes de violences conjugales. Ces femmes que leurs époux, leurs fiancés, leurs copains tuent faute d’avoir une entière emprise sur leur vie. Alors, ils avaient une emprise sur leur mort. Pensent-ils aux victimes collatérales? Aux dommages psychologiques? Aux familles, aus enfants des défuntes? Pensent-ils à cette vie de douleur qui sera la leur? Par amour pour sa fille, Siham préfère rester sur terre. Son âme arrivera-t-il à protéger son enfant?

Note 18/20

9782889490424    5 sens éditions    86 p.    10,40€

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