Quatrième de couverture
Des dieux, des héros et des mythes… Des écrivains donnent la parole à des figures légendaires qui les hantent. Tel est le pari de cette collection qui est aussi un voyage à travers la peinture. Que savons-nous de Judas ? Presque rien. Seulement quelques versets dans les Évangiles le désignant comme celui qui a trahi Jésus. Pas davantage. Mais son acte fait de lui l’incarnation parfaite du traître dans le subconscient collectif depuis plus de deux mille ans. Quant aux raisons de sa trahison, elles divergent selon les évangélistes. Le mobile n’est pas clair. Pour 30 deniers ? Une somme dérisoire selon les historiens. Et après avoir été un disciple et un ami fidèle ? Difficile à croire. D’ailleurs la trahison était-elle vraiment indispensable pour que Jésus soit arrêté ? L’histoire ne se serait-elle pas déroulée de la même façon sans Judas ? Autant d’incertitudes et de questions ont permis à la littérature de s’emparer du mythe de Judas, et de proposer une multitude d’interprétations à travers un personnage chaque fois réinventé. Ici, Judas prend la parole. Il raconte sa version de l’histoire. Il ne cherche pas à se justifier, mais à dire pourquoi il a trahi. Alors, écoutez-le. Il n’est peut-être pas celui que vous croyez.
Chronique
« Même ma mère se méfiait de moi » dixit Judas. Qui n’a pas entendu parler de Judas l’Iscariote? Cet homme qui a renié Jésus par trois fois avant le chant du coq. Ce dernier le lui avait prédit. Qui est cet homme dont le nom est devenu le synonyme de la traîtrise? C’est un homme dont la famille a des biens. Pourtant, il a tout abandonné pour suivre un homme qui, comme lui, parlait de se libérer de l’emprise romaine pour un royaume meilleur. Où se situera ce Royaume? Quelle place occupera Judas dans ce gouvernement? Telles étaient les questions qui le torturaient tout le temps. Quelles étaient ses relations avec les onze autres apôtres?
Durant sa présence auprès de Jésus, Judas n’a inspiré confiance à personne. À personne de l’entourage du Prêcheur car il était issu d’une famille cossue. Nous assistons à sa rencontre avec le prêcheur Nazaréen. Son rôle dans l’entourage de Jésus. Avec des mots simples, il nous raconte son histoire. Ce qui l’a convaincu de suivre Jésus. Comme tous et, peut-être plus que tous, il a longtemps douté. C’est dit avec une telle franchise, une telle humilité que le lecteur ne peut lui en vouloir. Il émane de cet homme une sorte de tendresse face à sa fragilité. A sa franchise. A sa faiblesse, même passagère.
Qui est ce Juda sur qui tout le monde jette l’opprobre? A-t-il réellement trahi Jésus? Cette autobiographie racontée par Judas, lui-même, n’est pas un moyen de se disculper. Au contraire. Il raconte simplement. Avec humilité. Avec angoisse et un brin d’incompréhension. Il dit. Tout simplement. Et son récit est émouvant. Touchant. Il ressemble à tout un chacun. Qu’aurions nous fait à sa place? Pourquoi ce geste désespéré? A-t-il douté de lui? De Jésus? Des paroles du fils du charpentier? J’ai trouvé ses confessions d’une grande force. D’une grande désespérance. D’une douce tendresse. Et s’il avait raison? Que pensait Jésus de lui? Lui faisait-il confiance? Judas était le douzième et le dernier apôtre. Il a fait partie de la cène. Et pourtant… Son récit nous fait lire son histoire avec beaucoup de curiosité et d’émotion. Qui, à part lui, peut expliquer la trahison? Il y a toujours deux faces à une histoire. Croirons nous en ce récit?
Note 18/20
9791031205748 Ateliers Henry Dougier 130 p. 14,90€
Les chroniques de Lee Ham 