Le désarroi de l’enfant de chœur – Elisabeth Motsch – 2018 – Ed. Le chant des voyelles

Quatrième de couverture

Le désarroi, Paul l’éprouvera longtemps dans sa chair. Lui si heureux, si fier d’être scout et enfant de chœur, ne sera plus rien.  Comme tous les garçons de sa paroisse, il est sous l’emprise totale d’un prêtre charismatique, mais pour son malheur Paul est « le préféré ». Sa mère a toute confiance dans le bon père Ménager, qui a baptisé tous les enfants de la famille. Ses camarades, eux, ne sont pas dupes. Jean-Marc, sizenier valeureux, met Paul en garde, de même Vladimir, véritable ami, drôle et efficace. Jusqu’au jour où un jeune séminariste chargé du catéchisme se retrouve témoin d’une scène inouïe. Trente ans plus tard, Paul se souvient de son enfance spoliée par un homme d’église au-dessus de tout soupçon. N’était-il pas le serviteur de Dieu?

Chronique

De nos jours, c’est un problème récurent qui est fortement d’actualité. Un enfant est pétri d’innocence. Innocence qui sera, peut-être, foulée aux pieds par des adultes pervers. Paul en sait quelque chose! Il est enfant de chœur. Le prêtre qu’il sert l’aime beaucoup. Beaucoup trop. Est-ce normal? Pourquoi Paul se sent-il si mal? Peut-on être aimé de cette façon quand on est un petit garçon qui joue à la dinette avec sa petite sœur?

Le désarroi d’un enfant de chœur nous introduit dans un monde trop connu. Un monde trouble. Un monde redouté par tous les parents. Un monde décrié. Paul se sent perdu. Un enfant perdu dans un monde d’adultes. Dans un monde de prédateurs. Dans un monde où son enfance, son innocence ont été bafouées. Nous ressentons sa peur. Sa gêne. Sa grande détresse. Comment en parler? Doit-il en parler? A qui? Un adulte?

Le désarroi d’un enfant de chœur est le cri muet d’une blessure. Un regard sans fard sur le monde de pervers. Entre enfance innocente et enfance bafouée, nous accompagnons un enfant devenu adulte. Un enfant blessé dans un corps d’adulte à la recherche d’un apaisement. A la recherche d’une absolution. Afin de se laver de cette blessure qui n’a jamais cicatrisé. De cette souillure qui lui semble indélébile. Un jour, peut-être, il y arrivera. A quel prix? De quelle manière? C’est avec une colère sourde, une rage muette et un dégoût sans nom que nous accompagnons cet enfant. Que nous tournons les pages. Avec une grande envie de soulager le désarroi d’un enfant de chœur.

Note 17/20

9782490580019    Editions les chants des voyelles    180 p.   16€

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