La Fin – (Face A : la malveillance) – Marius William – 2020 – Librinova

Quatrième de couverture

La Fin est l’histoire de William, un homme de 38 ans qui souffre. Un professeur. Alors il écrit. La fin est un premier roman dérangeant, vertigineux, un roman malade, un roman en deux faces qui, brouillant nos perceptions et nos certitudes, mise sur l’intelligence et le ressenti du lecteur. Dans un style très assuré, le cocktail détonnant – et follement original – que l’auteur a préparé mêle le récit cru, hilarant et dérangeant de la sexualité de William, la novlangue d’un capitalisme managérial éco-socio-responsable, les références d’une adolescence nineties et d’une jeunesse qui résiste à se dissoudre ; l’itinéraire passera par la série Game Of Thrones, l’Islande, la Croatie, le groupe Oasis, Stanley Kubrick, David Bowie – entre autres – le tout hanté par une Éducation Nationale aussi névrosée que les personnages qui peuplent cette quête d’un amour perdu ou (re) trouvé. En nous narrant un passé qui a ou aurait pu être vécu dans lequel les différents acteurs des irrépressibles douleurs – et espoirs – se superposent, la face A nous met face aux pièces de ce mystérieux et passionnant puzzle qu’est La Fin. La face b entraînera le lecteur au cœur du réacteur de la folie. Elle sortira lorsque l’hiver aura pris fin.

Chronique

Ô misère de misère! Mazette de mazette! Voilà ce que je me suis dit à l’encontre du personnage. William est plus que torturé. Il est imbu de lui-même (donc imbuvable) et il aime s’entendre réfléchir. Il dissèque tellement tout que même le mot le plus simple devient compliqué. Qui répond à un mail de deux lignes par une dizaine de pages signées « Intrinsèquement« ? Bien que non-violente, j’ai eu des pulsions de meurtre envers lui. Et, c’est peu de le dire. Du moins, au début.

Ne vous méprenez pas, c’est tout simplement sa seconde nature. Au fil de la lecture, nous découvrons un homme torturé. Timoré. Un homme pour qui le chemin le plus simple pour aller d’un endroit à un autre, est forcément tortueux. Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué? Telle est sa devise. Il anticipe tous ses faits et gestes. Nous avons tous pensé, un jour, « et si… ». William le décline à l’infini pour chaque action. Ce qui rend chèvre n’importe qui. Lui, le vit très bien. Finalement, c’est un homme attachant qui vit à travers ses rêves.

Nous allons de découverte en découverte sur la vie du personnage. Même sa sexualité est passée au crible et analysée à l’infini. Avec beaucoup de sincérité finalement. Nous découvrons le monde de sa musique. De ses séries télévisées. Surtout, nous découvrons sous un angle pour le moins compliqué, les arcanes de la comptabilité. De l’Education Nationale. Avec beaucoup d’humour. Quand nous refermons ce livre, nous sommes finalement reconnaissants envers la terre entière d’avoir une vie si simple.

Note 16/20

9791026248200    Editions Librinova    473 p.    18,90€

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